vendredi 26 août 2011
De la vigueur plutôt que la rigueur
De la vigueur plutôt que la rigueur ! voila le sentiment qui m'a animé après avoir entendu Martine Aubry aujourd'hui à La Rochelle. La tempête souffle fort à la bourse des valeurs et porte feuilles d'actions, alors que ça fait déjà longtemps que ceux des menages ont perdu de leur pouvoir d'achat. Et c'est pas fini. Certains glosent sur ce qu'un DSK dirait de la situation. Ils le font même parler évoquant l'hypothétique caution qu'il apporterait à une cure d'austérité et "d'assainissement". Je dis halte aux fausses procurations. Ce que je crois en revanche, et Martine Aubry l'a souligné, c'est que la France et surtout l'Europe ont davantage besoin d'architectes du futur que de pompiers pyromanes. C'est que les idées émises depuis plusieurs années autour d'une gouvernance économique de la zone euro avancent mais pietinnent. C'est que l'idée d'une gouvernance budgétaire fédérée évoquée notamment en début d'année par le directeur du FMI ne progresse pas. C'est que les mises en garde vis a vis de mesures d'austérité qui interdisent la croissance, évoquées par cette même institution, sont peu suivies d'effets. Comble du paradoxe, c'est même C.Lagarde dans son nouveau rôle qui en exprime aujourd'hui la crainte vis a vis d'une politique française qu'elle a elle-même initié. C'est que ce premier instrument d'une approche européenne plus solidaire et intégrée à travers les eurobonds n'avance pas. Bref, la question du jour n'est toutefois pas technique mais politique. Redonner du sens à un monde qu'on ne comprend plus et qu'on doit transformer. Savoir dire non pour permettre l'ambition mais savoir décider aussi pour la mettre en oeuvre. C'est bien une élection présidentielle que nous préparons et Martine Aubry m'a semblé y rentrer de plein pied.
jeudi 25 août 2011
A propos de la "règle d'or" qui ne règle rien
La règle d'or. Quel joli concept ! Ce débat, ouvert voilà déjà plus d'un an, propose de constitutionnaliser ce qui ne relève pourtant pas d'un enjeu constitutionnel. La loi fondamentale, en effet, n'a pas à définir le contenu des politiques. Même si nous l'admettions, la règle ne serait de toute facon pas de marbre. Depuis le traité de Maastricht, que sont devenues les normes d'alors, ces nombres d'or qui fixaient niveau de déficit et de dette publique. Ils ont explosé. L'obligation européenne, loin d'être constitutionnelle, s'en imposait pourtant pas moins aux lois des États. Comme quoi, en réalité, les cadres juridiques aussi contraignants soient-ils ne résistent pas à la décision politique lorsque l'imposent les circonstances. Cela reste vrai pour la "règle d'or" promise aujourd'hui... mais pour demain : une règle qui ne règle rien.
Cela dit, il faut souligner que la crise actuelle a la particularité de redonner à la politique budgétaire une place déterminante comme instrument macroéconomique essentiel dans un contexte ou tous les autres instruments ont atteint leur limite. On peut l'analyser comme une pression insupportable des marchés sur les États. Mais il n'est pas dit que cette pression soit si univoque que cela au point de réclamer une rigueur synonyme de récession. Il me semble en effet que la règle d'or est moins une demande des marchés que le cheval de Troie d'une politique budgétaire libérale.
Le déficit permanent n'est ni de gauche, ni de droite. Il relève de choix, ou de non choix ! Préférons-nous des prélèvements obligatoires faibles et moins de dépenses publiques ou bien plutôt des recettes fiscales plus fortes et mieux reparties et des dépenses publiques qui tirent l'investissement. Keynes est souvent convoqué. Mais s'il défendait l'idée de déficits en cas de récession, il n'en attendait pas moins un retour a l'equilibre budgetaire après. Alors que la cour des comptes vient de confirmer que la crise n'est responsable que de 38 % du déficit public, la politique du gouvernement a bien une responsabilité directe dans nos difficultés. La plus grave, a mon sens, est d'avoir assèché toute marge budgétaire de précaution nécessaire aux périodes difficiles au nom d'une politique favorisant l'épargne qui ne consomme pas et la rente qui n'investit pas.
Cela dit, il faut souligner que la crise actuelle a la particularité de redonner à la politique budgétaire une place déterminante comme instrument macroéconomique essentiel dans un contexte ou tous les autres instruments ont atteint leur limite. On peut l'analyser comme une pression insupportable des marchés sur les États. Mais il n'est pas dit que cette pression soit si univoque que cela au point de réclamer une rigueur synonyme de récession. Il me semble en effet que la règle d'or est moins une demande des marchés que le cheval de Troie d'une politique budgétaire libérale.
Le déficit permanent n'est ni de gauche, ni de droite. Il relève de choix, ou de non choix ! Préférons-nous des prélèvements obligatoires faibles et moins de dépenses publiques ou bien plutôt des recettes fiscales plus fortes et mieux reparties et des dépenses publiques qui tirent l'investissement. Keynes est souvent convoqué. Mais s'il défendait l'idée de déficits en cas de récession, il n'en attendait pas moins un retour a l'equilibre budgetaire après. Alors que la cour des comptes vient de confirmer que la crise n'est responsable que de 38 % du déficit public, la politique du gouvernement a bien une responsabilité directe dans nos difficultés. La plus grave, a mon sens, est d'avoir assèché toute marge budgétaire de précaution nécessaire aux périodes difficiles au nom d'une politique favorisant l'épargne qui ne consomme pas et la rente qui n'investit pas.
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