Extrait : "Alertés par Airbus sur l'absence de réponse à ses questions, nous avons (...) fait part de nos interrogations et de notre surprise quant au silence de l’Agence des participations de l’Etat (...) et rappelé notre position commune à savoir que le processus en cours devra nécessairement prendre en compte les spécificités économiques du territoire que nous représentons, à commencer par les activités économiques déjà présentes sur le site de l’aéroport dont les perspectives de développement devront être garanties."
C'est en ces mots qu'à juste titre les trois présidents de collectivités locales se sont émus du processus d'ouverture du capital de l'aéroport de Blagnac dont ces dernières sont actionnaires, sans pour autant demander à le voir déclaré sans suite.
Or, sur la base du cahier des charges de l'appel d'offre, arrêtons-nous sur les objectifs et critères préfigurant le choix final.
"L'Etat privilégiera les solutions permettant de conforter la logique territoriale d’implantation de la Société via le dialogue, la concertation et les coopérations avec les collectivités locales et acteurs économiques locaux, en particulier sur la desserte aéroportuaire, le développement des activités économiques sur et autour de l’aéroport, la valorisation et l’aménagement du domaine foncier de la concession en cohérence avec la politique de développement des autorités publiques, les enjeux environnementaux, et la prise en compte des enjeux spécifiquement liés à la présence des constructeurs aéronautiques".
Le texte précise en outre que "l'Etat entend, pour asseoir son appréciation des Candidats (...) mettre en place autant que possible une concertation avec les actionnaires publics locaux de la Société. A cette fin, les actionnaires publics locaux se verront offrir la possibilité d’exprimer un avis sur le contenu du projet industriel et social présenté par les Candidats (...)"
En d'autres termes, l'exigence de prise en compte du contexte Airbus semble bien figurer dans le cahier des charges même s'il est à regretter que le terme "autant que possible" fasse peser l'incertitude quant à l'exigence d'un avis peu ou prou conforme des actionnaires publics locaux.
Ce qui explique que le courrier de nos trois présidents se conclue par ces mots en écho à l'annexe 1 page 13 du cahier des charges : "La Région, le Département, la Métropole et la CCI
seront appelés à donner leur avis en fin de procédure. L’issu
de cet entretien sera déterminant pour l’avis que nous devons
émettre".
L'arbitrage dans cette affaire reflète une double contrainte à laquelle l'Etat doit répondre. Un prix de cession à maximiser pour le compte de son désendettement. Une prise en compte de l'apport dans nos comptes publics et pour la compétitivité même du pays de notre industrie locale qui entend préserver l'ancrage foncier de son activité. Tels sont les deux objectifs que nos puissances publiques, locales et nationales, doivent poursuivre ensemble à travers le futur contrat, sans parler de l'intérêt porté aux 300 salariés de l'aéroport.
nb : je n'ai pas trouvé de codicille permettant de charger la barque d'un cofinancement du futur parc des expos par le futur acquéreur, comme l'a suggéré le maire de Toulouse. Ce qui ne manquerait pas d'être compensé par l'Etat lui-même, voire justement... par une survalorisation du foncier aéroportuaire occupé par Airbus... Dans le débat présent, cette suggestion prête en effet à sourire...
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