A écouter nombre de professionnels de la politique, Manuel Valls serait coupable de vouloir combattre le Front National en craignant de voir son pays « se fracasser » :
Un premier ministre, voulant nommer le
mal, ferait donc la morale aux français sans garantir de jure qu’ils
s’éloignent de ce vote. Des socialistes, faute de garantir de
facto le plein emploi, ne s’attaqueraient donc pas à la vraie cause endémique
qui ronge notre démocratie.
En démocratie, on peut tout entendre.
Mais la raison démocratique réclame toutefois un peu d’exercice !
Doit-on glorifier la
situation de 2002 qui, ponctuant une période (la dernière en date) de création
massive d’emplois ou de réduction du temps de travail, se conclura tout de même
par une division de la gauche au premier tour et un Front National au second
tour ?
Il n'y a rien de contreproductif à
combattre le FN sur le terrain des valeurs et de la république.
Il n’y a pas plus coupable que celui
qui sait et qui se tait.
Il n’y a pas plus condamnable que celui qui calcule le profit immédiat et électoral d’un silence plutôt que l’honneur
du « courage de la vérité et de la dire ».
Mars 2015 à Toulouse, ce centrisme là vient de signer l'ultime compromission de son dévoiement pour un plat de lentilles. L'enluminure de la décision ornera demain les tables du capitole.
Il y a urgence à distinguer ce qui
relève des institutions de la République dans lesquelles se meut légalement le
Front National et ce qui relève des valeurs de la République contre lesquelles
il guerroie. En attaquant ces dernières, ce sont bien les fondements des premières
qui se sont toujours trouvées, à terme, remises en cause.
Il y aura toujours quelqu’un pour invoquer
l’insécurité culturelle du « petit blanc » au point de s’interdire de dénoncer l’erreur
de colère qu’il exprime et engager ainsi la glissade d’une forme de renoncement. Mais il y aura toujours un peuple pour
résister, pour chanter le récit de son identité qui est l'égalité, pour entonner les refrains de la
générosité et de la confiance, de la dignité et de la fraternité.
De Dieudonné à Marion Le Pen-Maréchal,
nous voilà ! Dressons-nous avec les mots de la conviction et non ceux de
la contrition. Débusquons les atermoiements, les silences coupables, les
démagogies complices. Demain, il sera toujours trop tard !
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