A quelques mois de la primaire et
de l’élection présidentielle, les socialistes doivent-ils offrir le spectacle
de la singularité existentielle, de la fierté à contourner leur propre formation
politique, de la critique de leur propre bilan ? Alors
que les premiers résultats de l’effort et du redressement du pays sont
constatés, doivent-ils continuer à alimenter les chroniques de la droite
elle-même et de leur propre mise en abîme ?
La menace de la défaite électorale plane
aujourd’hui sur la gauche alors que les menaces
contre la République et ses valeurs planent quant à elles sur le pays. La
droite n’a jamais été aussi à droite et jamais ses valeurs ne furent aussi
antirépublicaines et antisociales. Regardons
la vérité en face : le programme de la droite promet un avenir terrible
pour le pays. Pour eux, pas de dérive, pas
d’inflexion, mais une vision claire : celle d’un projet inégalitaire et
autoritaire qui s’accentue chaque jour.
Comprendre
ce qui se joue dans les mois qui viennent est essentiel : ce n’est pas
tant de savoir qui gagnera la primaire de la droite mais ce que ferait son
vainqueur du patrimoine politique des orientations développées aujourd’hui. En prenant
la responsabilité d’ouvrir davantage encore l’espace politique du Front
National, la droite libère la radicalisation populiste. Ce qui est en jeu n’est plus une simple alternance politique, mais un risque de
voir disparaître les fondements mêmes de notre République.
***
La gauche voulait des primaires, gage
d’efficacité et de rassemblement. Elles auront lieu. Pour nous, socialistes, elles n’ont de sens qu’à travers
l’engagement de chacun à soutenir le vainqueur et donc à éviter tout procès en
illégitimité de ses participants éventuels, dont le
Président de la République. Ce principe
simple engage donc des comportements exemplaires, première condition du
rassemblement futur.
Les socialistes doivent se ressaisir au moment où nos concitoyen-nes redécouvrent le vrai visage des
libéraux. Les nuances politiques existent, elles nourrissent le débat public.
Mais exister politiquement ne peut se faire dans la fructification de
désaccords, trop souvent systématiques, alimentés de suspicion permanente et
éclipsant notre bilan collectif. Si le seul bilan ne fait pas la victoire, qui
peut croire que la victoire de la gauche, aux présidentielles comme aux
législatives, se construirait contre l’action de ses gouvernements et de ses
parlementaires ?
Pour certains, le bilan serait trop libéral. Mais
cette élection ne relèvera pas d'un "plus à gauche que moi tu meurs".
Les français, depuis des années, ont déjà donné. L’incantation a si souvent été
l’anti-chambre de la trahison, l’alliée du conservatisme, le maître à danser de
l’inconstance. Assurément, elle serait cette fois-ci la meilleure boussole vers
un plus grand confort, celui de l’opposition.
Pour d’autres, également
en quête de virginité, c’est l’inverse. La
transgression méthodique de ce qui fonde l’identité de la gauche deviendrait le
gage d’une crédibilité retrouvée et d’une popularité immaculée à défaut de
définir une modernité praticable.
Bref, entre un ministre de
l'Economie qui a démissionné ne trouvant pas F. Hollande assez à gauche et un
ministre de l'Economie qui a démissionné ne trouvant pas F. Hollande assez à
droite, il n’en demeure pas moins que notre bilan, aux yeux des français, est collectif.
La tentation est
présente. Construire le terreau de l’impossible conciliation et parier sur
l’innommable, la défaite. Cette politique de la terre brûlée avec le calcul d'y
faire naitre, le surlendemain, un nouveau phénix émergeant des cendres serait irresponsable
au nom des intérêts mêmes que l’on prétend défendre.
***
L’heure de la contre-offensive a sonné. Avec le Président de la République et notre majorité parlementaire,
confrontés aux « résistances du réel », d’un pays affaibli par 10 ans
de droite, de déficits cumulés et de déclin industriel, nous avons engagé son
redressement tout en sauvant son modèle. C’est une insulte à Jaurès que de
prétendre un retour au 19eme siècle.
La gauche devrait-elle
laisser la place, confuse de n’avoir pu aller plus loin, vexée de n’être autant
adulée que dans l’opposition, complexée de sa capacité à répondre à l’intérêt
général au point de s’interdire la promotion même de son identité
réformiste ?
Quel autre pays
d'Europe a accordé de nouveaux droits alors qu'il était demandé des efforts
pour que les comptes publics puissent être restaurés ? Aucun autre pays que la France n’a mieux promu et défendu un niveau de
protection aussi élevé et des bases aussi solidaires du système social.
C’est l’exécutif
français qui a soutenu la Grèce
et maintenu les règles de solidarité face à une droite européenne sans scrupule
et c’est encore lui qui impose une diplomatie offensive contre le terrorisme et
avant-gardiste pour l'environnement. A l'extérieur de notre pays, les
progressistes ne se trompent pas sur l’engagement des socialistes français à
l’épreuve du pouvoir et sur leur capacité à défendre les valeurs de la gauche.
Une nouvelle période
s’ouvre en cette fin de quinquennat. Elle commence par la nécessité de promouvoir ce qui a été fait, et elle doit s’illustrer par des décisions qui indiquent le
chemin d’une nouvelle étape de justice
et de redistribution pour le pays.
N’en déplaise à ses
contempteurs, le parti socialiste est
toujours là. Rien, à gauche, ne pourra se faire sans lui, ni contre lui. Rien, dans le pays, ne pourra se faire à gauche sans l’alliance
des énergies avec le parti socialiste. Aucune digue, contre l’extrême-droite,
ne sera suffisamment haute pour résister à un premier tour sans unité.
La responsabilité assumée du pouvoir, sa détermination
historique à demeurer la colonne vertébrale de la République, sa quête
perpétuelle de l’égalité et de l’émancipation, le
progrès pour tous nourrissant la protection pour chacun, voilà ce qui fonde
l'équilibre de la profonde identité de la gauche.
Plus que tout, elle réclame des socialistes qu’ils soient debout, fiers
de leur bilan, disponibles pour le rassemblement et solidaires du Président de
la République.
Premiers signataires
Abbal Mireille,
Conseillère Métropolitaine – Tournefeuille, Alcouffe Julie, Conseil
Fédéral PS31 – Toulouse, Arseguet Andrée, Bureau Fédéral PS31 et
CN – Pechbonnieu, Badie Anne-Marie, Commission Fédérale des
Conflits – Toulouse, Belal Benhadj,
Conseiller Municipal – Aussone, Bergon Christian, Adjoint au Maire – Blagnac, Bernard Hugues, Secrétaire
Fédéral PS – Toulouse, Berne Christine, Conseil Fédéral PS31 –
Toulouse, Bousquet Sylvie,
Conseillère municipale – Blagnac, Bourjade
Bernard, Conseiller Municipal Portet sur Garonne, Boureau Pascal, Conseiller
Départemental 31 – Blagnac, Briançon Philippe, Conseiller
Régional Occitanie – Colomiers, Carreiras Joël, Secrétaire
National du PS – Toulouse, Casalis Laurence, Conseil Fédéral PS31
– Colomiers, Caujolle Maryse, conseillère municipale – Blagnac, Cellier Jean-Marie, Toulouse, Chainet Julien, Maire du Montgaillard sur Save, Chaput Michel, Adjoint au
Maire de Beauchalot, Clautrier
Marcel, Commission Fédérale des Finances, Clément André, Adjoint au
Maire de Ramonville, Contaut Jean, Commission Fédérale des
Conflits – Fonsorbes, Coulibaly Many, Tournefeuille, Courade Christine, Conseillère
Départementale 31 – Toulouse, De Comarmond Fabrice, Secrétaire
Fédéral PS31 et CNCF – Toulouse, Delauné Mickael, Secrétaire de
section – Fonbeauzard, Demersseman Rémi, Secrétaire National –
Plaisance du touch, De Souza Jeanne,
St Gaudens, Dubarry Jean-Marc,
Commission Fédérale des Finances – Balma, Fages Marie-Laure, Secrétaire
Nationale du PS – Toulouse, Fillola
Alain, Ancien Maire de Balma, Fischer
Marc, Bureau Fédéral PS31, Fournet Brigitte, Conseil
Fédéral PS31 – Toulouse, Gougnard Jean-Louis, Secrétaire de
section - Cazères, Geil-Gomez Sabine, Conseillère Départementale
31, Maire de Pechbonnieu, Gonga Aurore, Toulouse, Gradit Pierre,
Secrétaire de Section - Blagnac, Hereil Joel, Toulouse 9 - Klotz
Julien, Conseiller Départemental 31 – Toulouse, Lagarrigue Marie-Jo,
Toulouse, Laborie Georges, Conseiller Municipal – Castelginest, Larqué
Noël, Conseiller Municipal – Montréjeau, Lecuir Jean,
Toulouse, Le Natur Christian, Toulouse, Léry Sébastien,
Conseiller Départemental 31 – Roques, Lombardo Bruno, Tournefeuille,
Lorenzato Aline, Toulouse, Lucazeau Rachida,
Conseillère Régionale Occitanie – Tournefeuille, Mascloux Anne,
Toulouse 4, Mansour Jean-Marc, Toulouse - Méric Laurent,
Conseiller Métropolitain – Balma, Migale Patricia,
Tournefeuille, Montangerand Pierre, Toulouse
2, Moussaoui Belkacem, Conseil Fédéral PS31 – Balma, Perez
Danielle, Conseillère Communautaire – Blagnac, Petiot
Jean-Paul, Secrétaire Fédéral PS31 – Toulouse, Palevody Jean-Luc,
Conseiller Municipal – Ramonville, Picard Jean-Luc, Maire
– Beauchalot, Podaire Emmanuel, Toulouse, Rault
Bernard, Secrétaire de section - Toulouse, Régis Daniel,
Secrétaire de section – Villemur, Robert Jean-Louis, Goyrans, Rodrigue
Patrice, Maire – Beauzelle, Rousse Jacques, Commission
Fédérale des Finances, Sanchez Pierre, Maire de
Montaigut sur Save, Sautreau David, Roquettes, Sébi
Jacques, Maire – Montrabe, Sertilange François, La Croix
Falgarde, Soulé Jean, St Béat, Valdenaire Candice,
Conseil Fédéral PS31– Toulouse, Vaysse Gérard, Toulouse, Vicens
Joachim, Section
de l’Autan, Vidal Didier, Secrétaire de section –
Cugnaux, Vigneaux Laure, Maire de Miramont-de-Comminges,
Villette Paule, Conseil National, Vitrice Henri, Secrétaire
de section – Fontenilles…
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