Ce dimanche 7 février, le Toulouse Con Tour a fait salle pleine à la Halle aux grains de Toulouse. Plus qu'une étape, cette représentation manifestait à la fois un aboutissement et un retour aux sources pour nos trois troubadours de l'esprit, de la langue, de ses accents aigus, de ses airs circonflexes, de ses résonances mélodiques.
Ce fut fabuleux, comme le fut cette chanson des fabulous, magnifiquement mise en relief par trois voix riches de leurs diversités, de leurs tonalités endiablés, de leurs demi-tons enlacés. Trois voix que l'on pouvait accompagner, de la plus douce à la plus rocailleuse en passant par la plus enjouée.
Ce fut émouvant, comme le fut ce medley de Nougaro, superbement satiné dans ses enchainements et suffisamment patiné pour rester fidèle au maître (je maintiens le î chapeauté).
Ce fut iconoclaste, lorsque la grosse caisse d'un talentueux percussionniste proposa en fin de concert de réveiller dans nos têtes la boite à rythme des années 80.
J'arrête là l'énumération des pièces et morceaux. Notamment tous ceux qui évoquèrent, en ces temps troublés, la difficile question de l'identité ou des racines et dont ils nous ont démontré qu'elles doivent demeurer un tremplin de l'universel.
Ce fut riche de virtuosité, grâce au talent polyphonique de l'accordéoniste, de la guitare de Mengo, d'un piano partagé ou de l'ébouriffante trompette de Cujious. Sans oublier la visite impromptue de Cali et Big Flo & Oli.
Nos trois amis, ce soir-là à Toulouse, se sont vraiment donnés.
Mais plus que tout, au delà des talents artistiques, ce qui aura emporté les spectateurs dès les premières minutes releva aussi d'une autre alchimie. Une relation entre trois hommes et un couffin, le public. Un public contaminé par l'ardente chaleur d'un triumvirat irradiant. Où l'on devine aisément une complicité authentique, qui dépasse les besoins de la scène, et qui dépose le témoignage d'une certaine vérité artistique.
Au discret rossignol, à l'impétueux merle moqueur, à l'agile saltimbanque, merci !
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