Ces derniers jours auront été l'occasion pour la majorité métropolitaine de stigmatiser une nouvelle fois ces prédécesseurs. Tout cela devient usant et... tellement convenu.
Quoiqu’en dise Jean-Luc Moudenc,
l’abandon du projet de PLB relève d’une décision prise dès son élection. Face
aux risques politiques d’une telle décision difficile à assumer, deux années ont été consacrées à
gagner du temps, à orienter le projet sur la voie de garage, à pinailler sur
son opportunité qu’il défendait pourtant hier à corps et à cris, à promouvoir
une 3ème ligne de métro séduisante mais incompatible avec l’équation
financière du Plan de Déplacement Urbain en vigueur.
Ce qui se déroule aujourd’hui s’apparente
à la plantation d’un décor rappelant celui que nous avons trouvé voilà huit ans,
en 2008. Dans les tiroirs, des projets (dont celui du PLB) non financés. Des projets
dont la réalisation était devenue impossible avec la disparition de 50 % du financement
des transports par l’exclusion du Conseil Général d’alors, un encours de dette
de 1.3 Milliards, une épargne nette négative au SMTC, une dégradation de la
notation financière, une injonction accrue des organismes prêteurs.
Toutes ces menaces, toutes ces
pesanteurs, nous les avons levées dans le consensus des maires de l’agglomération
en l’espace d’un mandat. Nous avons assaini la situation au prix d’un effort
considérable tout en maintenant la priorité d’une politique du transport pour
tous.
Qu’en sera-t-il en 2020, dès lors
que le projet TAE approche désormais les 2 milliards d’euros, que la ligne B
actuelle ne sera remboursée qu’en 2030 et alors que le PDU actuel, sans cette
3eme ligne, s’élève déjà à 1,9 milliards d’euros ?
Des capacités d’investissement
futures préemptées par ce seul projet, moins respectueuses des besoins de l’ensemble
du territoire, voilà le contexte dont héritera l’alternance de 2020.
Voilà ce
qui explique certainement la marche forcée d’un horizon 2024 pour la mise en
service de la future ligne et de l’étape très politique du premier coup de
pioche, comme par hasard, en 2020. Faute
de le permettre, Monsieur Moudenc enferme l’avenir.
Contrairement aux arguments
avancés aujourd’hui par le maire LR de Toulouse, après deux années de discussion avec le
SICOVAL, après deux années consacrées à construire le scénario du sauvetage du
SMTC, un choix constructif fut élaboré par la précédente majorité. Ne pas préempter
les capacités d’investissement de Tisseo à la hauteur prévue par l’opération
PLB, tout en garantissant quand même la desserte de Labège en métro. La
solution d’un cofinancement partagé fut donc trouvée avec le SICOVAL autour d’une
participation du SMTC équivalente au coût d’un prolongement en tramway.
Pour la majorité de l’époque, le
part du SICOVAL s’apparentait en fait à leur supplément de contribution au SMTC,
réactualisée et majorée, à l’instar de ce que décida la communauté urbaine en augmentant
de près de 200 % en six ans sa propre contribution au SMTC. Véritable plan d’urgence
pour les transports.
Nul besoin de rappeler que
Toulouse Métropole finance à hauteur de 98 % le SMTC pour mieux stigmatiser la
faiblesse contributive des autres membres. Cette hypocrisie est déconcertante
pour celui qui a exclu de son financement le Conseil Départemental, qui prétend
avoir une vision d’agglomération, ouverte et solidaire, qui s’enorgueillit des
collaborations métropolitaines avec Montpellier ou d’autres villes à une heure
mais se révèle incapable au compromis territorial pour celles qui sont à vingt
minutes du Capitole.
Comble de la désolation, Monsieur
Moudenc en rajoute désormais dans la vieille ficelle politicienne du marchand
de tapis frisant la condescendance. Un double lot de consolation pour les
habitants du Sud Est : une liaison téléphérique de quelques centaines de
mètres en guise de « Kinder Surprise » et un premier coup de pioche à
Labège pour faire patienter la mise en service de la troisième ligne de métro au-delà
de 2024. Désobligeant !